Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/506

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paru plus convenable qu’un monument de ce genre, et dont la propriété devait nous demeurer, fut exécuté sous les ordres du directeur-général de nos bâtiments, arts et manufactures, nous aurions jugé devoir adopter différents changements, tant relatifs à la construction, décoration et embellissement de cette salle, qu’à sa situation. Nous aurions pensé aussi qu’au lieu de faire construire cette salle dans le bas de l’hôtel de Condé, il était plus convenable de la placer dans la partie la plus voisine du Luxembourg, afin que plus rapprochée du palais que nous avons donné à notre très cher et amé frère, Monsieur, pour son habitation et celle de notre très chère et amée soeur, Madame, elle soit un nouvel agrément pour leur habitation, en mêmes temps que pour nos sujets qui, avant d’entrer ou en sortant du spectacle de la Comédie-Française, auront à proximité une promenade dans les jardins du Luxembourg ; mais pour que cet établissement ne soit pas dans les circonstances actuelles, à charge à nos finances, nous avons cru devoir écouter les propositions qui nous ont été faites de la part du sieur Pierre-Charles Machet de Velye, de faire faire à ses frais la construction de la d. salle et hôtel de la Comédie Française, sous les ordres du sieur comte d’Angiviller, directeur et ordonnateur de nos bâtiments, et sous la conduite et d’après les plans et devis des sieurs de Wailly et Peyre (Marie-Joseph), et par nous approuvés, et de faire tous les frais nécessaires à ce sujet, etc… » — Ces lettres-patentes qui ordonnèrent, en conséquence, la construction de la salle et l’ouverture de plusieurs rues, aux frais dudit sieur Machet de Velye, officier du point d’honneur, furent registrées au parlement le 7 septembre suivant. Les devis des travaux à exécuter fixaient la dépense à 1 600 000 fr. MM. de Wailly et Peyre dirigèrent les constructions avec activité. En 1782, la salle, entièrement achevée, fut ouverte sous le titre de Théâtre Français. En 1790, on le nomma Théâtre de la Nation. — Les voies publiques formées aux abords de cet édifice sur l’emplacement de l’hôtel de Condé, sont celles ci-après désignées : rues Corneille, de Crébillon, Molière, de l’Odéon, Racine (partie comprise entre la rue Monsieur-le-Prince et la place), Regnard, de Voltaire et place de l’Odéon.

En 1797, le théâtre prit la dénomination d’Odéon. Le 18 fructidor an V (4 septembre 1797), le conseil des Cinq-Cents, par ordre du Directoire Exécutif, se réunit dans cette salle et y rendit un décret de déportation contre Carnot, Barthélemy et cinquante-trois députés. — Le 18 mars 1799, un violent incendie dévora ce théâtre. Les comédiens français s’installèrent au Palais-Royal où ils sont encore. En 1807, l’Odéon fut reconstruit, et reçut le titre de théâtre de l’Impératrice, qu’il quitta, en 1814, pour prendre celui de Second Théâtre Français. Incendié de nouveau, le 20 mars 1818, il fut restauré sous la direction de MM. Chalgrin et Baraguei, et rouvert le 1er octobre suivant. Il occupe une superficie de 2 000 m. environ. On y joua la tragédie, la comédie et le drame ; plus tard, on y ajouta l’opéra ; celui de Robin-des-Bois obtint un brillant succès. Cependant ce théâtre éprouva des revers. Les acteurs du Théâtre-Français et ceux de l’Opéra-Comique vinrent alternativement y donner des représentations. Les artistes italiens, après l’incendie de leur salle, se réfugièrent à l’Odéon. Enfin, le jeudi 28 octobre 1841, les acteurs du Second-Théâtre-Français se sont définitivement installés dans cette salle qui contient 1 650 personnes. — Prix des places en 1844 : Avant-scène des 1res et des baignoires, 5 fr. ; balcon 4 fr. ; 1res loges fermées et avant-scène des 2mes, 3 fr. 50 c. ; 1res loges découvertes, 3 fr. ; 2mes loges fermées et avant-scène des 3mes, 2 fr. 50 c. ; stalles d’orchestre, baignoires et 2mes loges découvertes, 2 fr. ; 3mes loges découvertes, 1 fr. 50 c. ; 3mes loges fermées et parterre, 1 fr. 25 c. ; loges du cintre, 1 fr.

Ogniard (rue).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 35 et 37 ; finit à la rue des Cinq-Diamants, nos 22 et 24. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 50 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

En 1260, c’était la rue Amauri-de-Roissi. En 1493, on la nommait Hoignard. Sa dénomination actuelle n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 13 m. en vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840. La rue Ogniard n’a encore aujourd’hui que 2 m. 50 c. de largeur. Les constructions riveraines sont soumises à un fort retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue des Cinq-Diamants jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Oiseaux (rue des).

Commence au marché des Enfants-Rouges, nos 5 et 7 ; finit à la rue de Beauce, nos 8 et 10. Pas de numéro impair ; le dernier pair est 4. Sa longueur est de 32 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Ouverte en 1626, elle doit son nom à une enseigne. La Caille et Valleyre l’indiquent sous le nom de Petite rue Charlot. — Une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 31 mars 1835. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 3 m. 40 c.

Olivet (rue d’).

Commence à la rue des Brodeurs, nos 12 et 14 ; finit à la rue Traverse, nos 5 et 7. Un seul impair qui est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 69 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Elle a été percée, vers 1646, sur le territoire dit d’Olivet, dont elle a retenu le nom. Plusieurs plans