Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/549

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verture de la rue Pierre-Levée, à la charge par les huit propriétaires riverains et signataires, de faire solidairement entre eux les premiers frais de terrasse, pavage et éclairage de la rue, et sans aucune répétition et dans toute l’étendue de la rue. » — Une ordonnance royale du 26 décembre 1830 approuva cette délibération, et fixa la largeur de la rue Pierre-Levée à 12 m. Les maisons nos 5, 13, 15, 17, 19, 4, et la propriété située sur le côté des numéros pairs, à l’angle de la rue Fontaine-au-Roi, sont alignées. Les autres constructions devront reculer de 1 m. environ. — Conduite d’eau depuis la rue Fontaine-au-Roi jusqu’à la borne-fontaine.

Pierre-Montmartre (rue Saint-).

Commence à la rue Montmartre, nos 99 et 101 ; finit à la rue Notre-Dame-des-Victoires, nos 20 et 22. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 158 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Ouverte sur le clos Gautier ou des Masures et le petit Chemin-Herbu, cette rue était complètement bâtie en 1601. Un censier de l’archevêché la nomme, en 1603, rue Pénécher, en raison d’un riche particulier nommé Pierre Pénécher, qui y demeurait. En 1666, elle prit d’une enseigne représentant saint Pierre, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 4 mai 1826. La maison no  5 bis est alignée ; les autres constructions de ce côté devront reculer de 3 m. à 3 m. 50 c. La maison no  6 est assujettie à un retranchement de 1 m. 40 c. ; celle no  8 est alignée ; le surplus de ce côté est soumis à un retranchement de 3 m. 20 c. — Conduite d’eau depuis la rue Montmartre, jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pierre-Popincourt (rue Saint-).

Commence à la rue Saint-Sébastien, no  1 ; finit à la rue de Ménilmontant, no  2. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le mur de soutènement du boulevart ; le dernier pair est 24. Sa longueur est de 201 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

C’était une partie de l’ancien chemin qui régnait le long du fossé, nommé chemin de la Contrescarpe. On lui donna, vers 1770, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui, en raison d’une statue de saint Pierre, placée à l’une de ses extrémités. Cette voie publique a été élargie en 1780, et portée à 11 m. 69 c. Cette largeur a été maintenue par une décision ministérielle du 25 messidor an X, signée Chaptal. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Sébastien jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pigalle (rue).

Commence à la rue Blanche, nos 12 et 14 ; finit à la place de la barrière Montmartre. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair ; 36. Sa longueur est de 583 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Le plan de Jaillot (1772) l’indique sous la dénomination de rue Royale. C’était plutôt à cette époque un chemin conduisant à Montmartre.

« Administration centrale. Séance du 18 nivôse an VIII. — L’administration centrale du département de la Seine, vu la lettre par laquelle l’administration municipale du 2e arrondissement demande que la dénomination de la rue ci-devant Royale, division du Mont-Blanc, soit supprimée, et qu’il lui en soit substitué une autre conforme aux principes de la Révolution ; considérant qu’il convient de ne laisser aucune trace d’un régime proscrit à jamais, et qu’il importe de retracer aux yeux des citoyens les époques où se sont opérées les révolutions tendant à la prospérité publique, le commissaire du gouvernement entendu ; arrête que la rue Royale, division du Mont-Blanc, portera le nom de rue du Champ-du-Repos. (Registre 40, page 64.) » — Il parait que cet arrêté ne fut point exécuté, car nous lisons dans le même registre, page 74, séance du 22 du même mois de nivôse an VIII : « L’administration centrale du département de la Seine arrête que la rue Royale, division du Mont-Blanc, portera le nom de rue de l’an VIII. » — Dans le courant de l’an XI, cette voie publique prit la dénomination de rue Pigalle. — Une décision ministérielle du 12 prairial an XI, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 1er juillet 1834, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Le numérotage de cette rue est très irrégulier. Les constructions ci-après sont alignées : propriété entre les nos 1 et 3, 15, 17, 17 bis, encoignure droite de la rue Boursault, 19, 21, 21 bis, 23 ; mur de clôture à l’angle de la place ; 4, 6, de 16 à 24, 20, 22, encoignure gauche de la rue Notre-Dame-de-Lorette, de 32 à 36 (ces derniers numéros continuent ceux de la rue La Rochefoucauld), et de 30 à la fin. — Conduite d’eau entre les rues Blanche et Boursault. — Éclairage au gaz (compe Anglaise.)

Pigalle (Jean-Baptiste), célèbre sculpteur, naquit à Paris en 1714. À l’âge de dix ans, il entra chez le Lorrain, et montra si peu de dispositions que son maître l’engagea bientôt à renoncer à la sculpture. Le jeune Pigalle persista et poursuivit avec ardeur le cours de ses études. À vingt ans, il entra dans l’atelier de Lemoine, et voulut peu de temps après concourir pour le grand prix de sculpture, mais il échoua complètement. Loin de se désespérer de cet échec, l’artiste courageux prit la résolution de partir à pied pour Rome. Coustou fils, qu’il y trouva, s’empressa de partager avec lui ses faibles ressources, et Pigalle put rester dans cette ville pendant trois années à étudier les chefs-d’œuvre de l’antiquité. À son retour il alla présenter à son maître une statue de Minerve, et reçut cet encouragement flatteur : « Mon ami, je voudrais l’avoir faite. » Cependant Pigalle eut longtemps à lutter