Depuis le dix-huitième siècle jusqu’à la Révolution française, nous n’avons étudié que l’antijudaïsme légal et l’antijudaïsme populaire. Nous avons vu peu à peu se constituer la législation contre les Juifs, législation canonique d’abord, civile ensuite ; nous avons dit de quelle façon la foule fut préparée en partie, par les décrets des papes, des rois et des républiques, à haïr et à maltraiter les Juifs, et combien cette exaspération du peuple, les massacres qu’il faisait, les insultes et les avanies dont il était prodigue eurent leur contrecoup sur cette législation ; nous avons montré que jusqu’au quinzième siècle, les charges pesant sur les Juifs, s’accrurent chaque an, si bien qu’à cette époque elles atteignirent le maximum et que dés lors elles diminuèrent, les articles des codes cessèrent d’être rigoureusement appliqués, les coutumes tombèrent lentement en désuétude, on fit point ou peu de lois nouvelles et le Juif marcha ainsi vers la libération.
Toutefois il est une sorte d’antijudaïsme dont