Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/443

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
409
LA CROIX DE SANG

chappa de sa poitrine un sanglot de colère et de plaisir méchant. Il suivit la voie douloureuse où la martyre avait passé. Il marcha longtemps ; il marcha près d’une heure, avide, inquiet, tantôt irrité, tantôt s’oubliant en de folles et coupables espérances. Tout à coup il poussa une clameur de joie.



À genoux, près d’une roche grisâtre sur laquelle un rayon de soleil descendait, à travers les larges branches d’un orme, il venait d’apercevoir la vierge huronne. À son cri de triomphe le bois frémit, quelques oiseaux se prirent à chanter, et la gerbe de rayons qui tombait sur la roche enveloppa la vierge d’un nimbe éclatant.