têtes pleines d’orgueil, venez ouvrir devant le Dieu de charité vos cœurs pleins de malice ! Le diable n’aura peut-être pas besoin d’un papier signé de votre sang pour emporter vos âmes.
Les travaux des champs étaient finis. La récolte avait été bonne, et les granges, pleines jusqu’au faîte, promettaient l’abondance pour l’hiver qui allait venir.
Célestin avait coutume de se réjouir à la vue de ses fenils où le foin et le trèfle dégageaient leur doux arôme ; à la vue des « tasseries » où les gerbes laissaient pendre comme des grappes de diamants les épis mûrs. Aujourd’hui, il regardait avec indifférence les riches produits des sillons et des prairies. Les chevaux hennissaient joyeusement ; les bœufs et les génisses au poil luisant beuglaient tour à tour comme pour le saluer, lui leur maître toujours fidèle à leur apporter le mil succulent et la paille dorée, l’eau