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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/192

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découverte

Le léger nid de foin qui les avait bercé,
Le vent ne traînait plus de nuages glacés ;
De verts boutons ornaient les rameaux pleins de sève ;
Et le fleuve bruyant s’ébattait sur sa grève.

 Une douce gaîté régnait sur les vaisseaux
Qui déjà se berçaient avec leurs apparaux.
Mais l’un d’eux cependant demeurait au rivage
Comme un vaisseau brisé par un triste naufrage :
Hélas ! les matelots qui voguaient sur ce bord
Dorment tous maintenant du sommeil de la mort !
Ils ne reverront pas le ciel de la Patrie !
Ils sont tombés un jour comme une herbe flétrie !
Dormez ! dormez en paix, ô pieux matelots !
Sur ces bords éloignés, au murmure des flots !
Vous étiez à la fin de vos labeurs sublimes !
D’un noble dévouement vous êtes les victimes !