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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/106

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l’affaire sougraine

après, on comprit bien qu’elle disait vrai quand on vit entrer au salon dix visages cuivrés.

— Que viennent faire ici ces gens ? demanda le notaire à son voisin.

— Du diable ! si je le devine.

— Mes amis, commença D’Aucheron, j’ai cru, ou plutôt madame D’Aucheron a pensé vous faire une agréable surprise, en vous donnant le spectacle assez rare d’une danse de guerre sauvage.

— Par des gens guère sauvages, souffla l’un des invités à son voisin.

On applaudit à outrance aux paroles de monsieur D’Aucheron.

— Alors, dit-il, permettez-moi de vous présenter mes nouveaux hôtes, des Abénaquis de Bécancour, des chasseurs distingués. Et d’abord : Metsalabanlé, le chef. Je ne sais pas les noms de chacun, mais je vous les présente tous. Il en est deux toutefois, continua-t-il, dont je puis décliner les noms magnifiques, c’est la Langue muette d’une tribu que je ne connais point et…

— C’est un nom de femme, ça, dit un malin.

— Et la Longue Chevelure, un sioux. Ces deux derniers arrivent des Montagnes Rocheuses. Ils sont très féroces, ajouta-t-il en riant. Ils enlèvent