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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

trahir ; car il ne me plaît guère, et il devine certainement quelque chose de notre vie ; j’ai vu cela l’autre jour, quand il est venu avec le contre-maître visiter notre bois.

— Il n’a pas d’affaire ici, observa le chef.

— Vous oubliez, dit la mère Labourique, qu’il est demeuré dans cette maison autrefois, quand il était enfant ; il est tout naturel qu’il aime à revenir me voir.

— Alors que n’entre-t-il dans vos appartements ?

— C’est cela ! il n’a pas raison de rester ici dans cette pièce : il ne boit pas, il ne s’amuse avec personne.

Asselin ronflait comme une chaudière qui bout. Les brigands restaient seuls.

— Voyons s’il a de l’argent, dit le vieux.

Robert introduisit adroitement dans la poche des pantalons d’Asselin sa main crochue ; et tira une bourse de cuir fermée par un cordon. On compta la monnaie. Il n’y avait que trois piastres et quelques sous.

— Ce n’est pas assez, fit le charlatan. Ne perdons pas notre réputation pour si peu.