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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

à genoux aux pieds de l’enfant ! C’était sa petite sœur.

Il l’enveloppe de ses bras et la presse sur son cœur. La femme veut le repousser : Allez-vous-en, dit-elle ! Qui êtes-vous ? Laissez cette enfant !…

Le muet ne bouge point. L’enfant, qui le reconnaît, ne semble pas effrayée. Le prêtre, attiré par le bruit, accourt.

— Ah ! vous voilà, dit-il à la femme ? Et c’est l’enfant dont vous m’avez parlé… Mais que faites-vous, vous ? (Il s’adressait d’un air sévère au muet,) qu’est-ce que cela veut dire ?

Le muet tenait toujours sa petite sœur contre sa poitrine, et ne paraissait pas vouloir s’en séparer.

— Laissez donc cette enfant, reprend le curé.

Le muet fait signe que non.

— Est-ce là cet homme dont vous m’avez parlé ? demande-t-il à la femme.

La femme répond : — Non, monsieur le curé ; celui-ci, je ne le connais pas.

— C’est peut-être un de ses amis ou de ses complices ?

— Je n’en sais rien.