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Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/248

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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Il fait signe qu’il en a, et des larmes roulent dans ses yeux.

— C’est un beau garçon, c’est dommage qu’il soit muet, murmure Philomène Pérusse à l’oreille de Noémie Bélanger.

— Et qu’il a l’air bon ! répond Noémie.

Au même instant les yeux mouillés de pleurs du muet rencontrent les yeux noirs de la jeune fille, qui rougit et baisse la tête comme si elle eut été entendue. Le jeune étranger la regarde toujours.

— Vous venez en promenade sans doute ? reprend Asselin.

— Non, fait comprendre le muet.

— Par affaire alors ?

— Le muet simule le geste d’un homme qui fauche le foin avec la faulx ou coupe le grain à la faucille.

— Vous cherchez de l’ouvrage ? Vous savez couper à la faucille.

Il approuve.

— Si j’avais besoin d’un homme je l’engagerais, dit Bélanger : il paraît si fort et si bon.