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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

XXX.

LA GROSSE ROCHE.


Il pouvait être cinq heures du soir quand Eusèbe Asselin dit au muet qu’il n’avait plus besoin de ses services.

— Cependant, pour ne point te faire tort, je te paierai ton mois entier, ajouta-t-il. Tu peux coucher à la maison encore, et demain tu partiras avec le bateau.

On était au jeudi. Joseph partit avec l’intention de se rendre chez Bélanger. La distance n’était pas longue entre les deux voisins. Il était brisé par les émotions qu’il avait ressenties depuis quelques heures… depuis qu’il avait pu faire tomber, en partie, le voile qui dérobait son individualité. Il savait que plusieurs personnes lui portaient un vif intérêt, et il avait l’espérance de triompher des obstacles que ses ennemis ne manqueraient pas de semer sur son passage. Comme il marchait plein de mille pensées diverses, il vit venir trois hommes à travers les champs. Il s’arrêta.