Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

je sais bien que je suis une misérable femme ; mais au moins, j’ai le désir et la volonté d’expier mes fautes et de vivre dans la vertu que j’ai trop longtemps négligée. Toi, tu cherches de nouvelles victimes ! tu voudrais souiller l’âme pure de cet ange comme tu as souillé la mienne ! te venger de moi sur l’innocence de la plus belle enfant. Monstre ! va-t’en ! Tes lèvres impures ne toucheront jamais le front de la petite Marie-Louise ! Va-t’en, ou je te déchire la face avec mes ongles ! Va-t’en ! entends-tu ?…

Le maître d’école est presque effrayé de tant de colère et d’énergie. Il ne reconnaît plus la faible femme qu’il a vue tant de fois et si longtemps soumise à ses infâmes volontés. C’est que rien comme la vertu et l’amour de Dieu ne donne de force et de courage. Il sort :

— Je te retrouverai, Geneviève, dit-il en grinçant les dents, je retrouverai Marie-Louise, ne fût-ce que dans l’enfer !

— Infâme ! dans l’enfer tu iras seul !

Le curé de Québec avait une sœur au Château-Richer, et cette sœur n’avait point d’en-