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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

il y a huit ans de cela, tu payas le dîner et le rhum à tes amis, ici même, aux dépens d’un malheureux enfant que tu avais débarrassé de sa bourse ?

— Ah ! oui ! repart l’un des jeunes gens, pendant que cet enfant achetait, d’une revendeuse, des petits chevaux sucrés ?

— Ah ! fait le battu qui retrouve ses souvenirs !

— Eh bien ! reprend Joseph… c’est moi qui étais le volé, c’est toi qui étais le voleur… comprends tu ?

Plusieurs se mettent à rire, Picounoc le premier.

— Alors faisons la paix, propose Fourgon, et prenons un coup ensemble.

— C’est bon ! dit Joseph, je ne demande pas mieux, maintenant je suis satisfait.

— Batiscan ! tu tapes dur !…

— Tous donnent la main à Joseph, et luttent de politesse à son égard : Où vas-tu ? Que fais-tu ?… Les questions pleuvent.

— Monte donc avec nous dans les chantiers de M. Mackintosh. Nous partons ce soir, dit Picounoc.