Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/102

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Tu deviendras orphelin, et cette chose parfois épouvantable qui s’appelle la justice sera satisfaite.

— Marguerite, je te l’affirme sur mon honneur et sur Dieu, le coupable n’est pas celui que tu penses.

— Oh ! je ne saurais blâmer tes paroles, ni ta conduite, tu es un fils dévoué.

— Attendons, Marguerite, tout ce drame de la mort de ta mère se dévoilera devant le juge, et, Dieu aidant, ce mystère de sang et d’iniquité sera dévoilé. J’ai voulu te prévenir, ma chère amie, car les chocs inattendus sont plus terribles et plus dangereux. J’aurais peut-être mieux fait de te laisser dans la quiétude ; mais pardonne-moi… quoi qu’il arrive, Marguerite, je t’aimerai toujours.

— Mais pourquoi ce nouveau scandale ? et pourquoi réveiller ces souvenirs amers ? Ma mère est au ciel depuis vingt ans, et au ciel on ne veut plus de vengeance. Dieu connaît le coupable et saura le punir.

— Pourquoi ? demande à ton père. Le dépit de n’avoir pu épouser ma mère le rend aveugle et le fait entrer dans une voie bien dan-