Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/28

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Et il avait envie d’étrangler ce traître qui se gaussait ainsi devant sa victime. Il continua : Mais cette femme… où donc avez-vous pu la trouver ?

— Ici, à quelques arpents, c’est un de mes amis qui a eu l’obligeance de me la laisser en se réduisant en cendres.

Le grand-trappeur tressaillit sur sa chaise d’écorce : Vous avez de complaisants amis, murmura-t-il…

— C’est le seul qui ait été aussi bon pour moi. Rien d’étonnant ! c’était le Pèlerin de Sainte Anne…

— Le pèlerin de Sainte Anne ! oh ! l’ex-élève m’a parlé de cet homme !…

— Je le crois bien, en effet, c’était son ami.

— Et vous épousez la veuve du Pèlerin ?… interrogea le grand-trappeur…

— Lundi en quinze, le 16 d’octobre.

— C’est aujourd’hui jeudi ; dans quinze jours il peut se passer bien des choses, observa l’étranger ; prenez garde que la coupe ne se brise avant de toucher vos lèvres !…

— Êtes-vous un prophète de malheur ? demanda Picounoc.