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counoc, et je ne suis pas opposé à la danse, moi, ajouta-t-il.

Les jeunes gens approuvèrent Picounoc.

— Dansons ! dansons ! hâtons-nous ! dirent-ils, avant que madame Noémie devienne la maîtresse.

Le violonneux tournait les clefs de son instrument pour raidir ou lâcher les cordes, pendant que l’archet se promenait lentement de la chanterelle à la basse, pour assurer entre toutes l’accord parfait. Et ces préludes harmonieux réveillaient, dans la salle, le plaisir et la volupté. Le violon, c’est l’occasion prochaine de la danse : s’il vibre, s’il chante, c’en est fait, on dansera.

Le grand-trappeur était content de retrouver cette rigidité dans les mœurs de sa femme. Je ne veux pas dire qu’il y a du mal à danser… certaines danses… avec certaines personnes : mais danser certaines autres danses avec certaines autres personnes !…

Noémie se trouva seule contre tous, que pouvait-elle faire ? danser ? cependant elle ne dansa point. Picounoc en éprouva un léger dépit.

— Quel scrupule de rien ! observa-t-il.