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PICOUNOC LE MAUDIT.

son ami ; il avait quelque chose en tête. Il partit et atteignit bientôt le colporteur.

— Vous avez encore un châle semblable à celui que vous venez de vendre, lui dit-il.

— Non, monsieur, pas tout à fait pareil. La différence n’est que dans la fleur, cependant ; l’une est rouge : ce sont des roses entrelacées, l’autre est bleue : une poignée de myosotis. C’est aussi beau d’une façon que de l’autre. Voulez-vous le voir ? Vous demeurez près d’ici n’est-ce pas ? Je vais entrer chez vous… Votre femme serait jalouse si elle n’avait pas un châle aussi beau que celui de sa voisine, et celui qui me reste est plus beau… Ce sont des fleurs bleues ; c’est plus délicat que le rouge ; c’est de meilleur goût.

— En avez-vous vendu d’autres dans la paroisse ?

— Non, je dois avouer que ça ne se vend guère…

— J’en voudrais un tout à fait pareil à celui de madame Letellier.

— De madame Letellier ?… fit le marchand un peu surpris…