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PICOUNOC LE MAUDIT.

— C’est une histoire bien pénible, observa Baptiste.

— Ce n’est pas tout, continua l’ex-élève. Tu connais la petite île déserte et presque nue qui gît en face du fort Chippeway ?

— Oui.

— Eh bien ! sur cette île se trouve une grotte assez petite et peu connue. Un jour, pas bien longtemps après l’événement que je viens de rapporter, le grand-trappeur et Pierre Robitaille étant sur cette île, pour une raison que j’ignore, le grand-trappeur retourna au fort, laissant, pendant quelques heures, son ami seul près de la grotte. Les Couteaux-jaunes passèrent-là — un pur hasard ; — et le jongleur reconnut Pierre Robitaille et le poursuivit avec plusieurs guerriers de la tribu. À force de chercher on découvrit que l’antre était sa retraite. On le somma de sortir. Il fit feu sur ceux qui entrèrent pour le prendre. Alors le jongleur dit que ce lieu devait être le tombeau du visage pâle, et l’on amassa des branches à l’entrée de la grotte. Bientôt les balles que tiraient pour se défendre le pauvre reclus, se perdirent dans ce rempart de feuilles et de rameaux. Il comprit la mort horrible qui l’at-