Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
PICOUNOC LE MAUDIT.

— Notre frère a dit la vérité, ajoutèrent les autres.

— Que ceux d’entre vous, reprit le chef, qui courent comme les daims sauvages, retournent vers l’endroit d’où nous venons et renferment les imprudents dans un cercle redoutable.

Presque tous s’élancèrent à ces mots. Mais ils coururent avec tant de légèreté que l’on entendit à peine bruire les feuilles des épinettes qu’ils touchèrent à leur passage. Le chef et les autres guerriers continuèrent à poursuivre les fuyards.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Arrêtons ! dit Paul à son compagnon.

— Crois-tu que l’on soit en sûreté ici ?

— Non, mais on le sera moins si l’on continue à courir de ce côté. Ils ont dû nous suivre à la piste, ou du moins au bruit de nos pas, et ils vont nous couper la retraite. Allons de ce côté maintenant, et sans faire de bruit.

Ils marchèrent ainsi, changeant de direction, l’espace d’une demi-lieue, puis ils consultèrent le sol. Alors ils se regardèrent avec une certaine inquiétude.