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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Racette ! Je l’ai connu, quel misérable ! c’est lui qui est la cause principale des malheurs de ce pauvre Djos.

— Je ne sais pas ce qu’il est devenu Djos ?

— Brûlé dans sa grange probablement.

— Quelle triste destinée !

— Il y a quelque chose d’étrange en sa mort, de même qu’en la fin tragique de la femme de Picounoc. J’ai toujours eu des doutes sur la culpabilité de Djos, je te l’avoue franchement.

— Moi aussi.

— Parle moins fort, Baptiste.

— Ne crains rien, les branches parlent plus fort que nous ; elles nous empêchent d’être entendus. D’ailleurs les sauvages sont loin.

— Essayons de dormir. Veille sur moi, et je prendrai soin de toi ensuite.

Une demi-heure après, l’ex-élève qui venait de se nicher à la place des oiseaux, ronflait comme s’il eut été couché sur la mousse. Baptiste le tenait d’une main ferme en cas d’accident, car sur ce lit d’un nouveau genre, le dormeur ne pouvait rester longtemps dans la même position ; il fallait donner à chaque