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PICOUNOC LE MAUDIT.

d’où partaient le rire et les paroles. Il aperçut les deux chasseurs blancs qui écoutaient, immobiles et craintifs, adossés au tronc du sapin. De tous côtés on entendait les craquements des branches sèches sous les pieds, et les secousses des broussailles repliées qui se redressaient violemment après le passage des guerriers.

— Nous sommes perdus ! dit Baptiste ; si nous étions restés une minute de plus dans l’arbre !

— Vendons cher nos vies !

Une balle vint effleurer l’écorce du sapin qui protégeait les deux trappeurs canadiens.

— Les lâches ! hurla Paul Hamel.

— Sauvons-nous ! dit Baptiste, nous pouvons échapper encore.

— À droite ! reprit Paul, nous n’avons pas entendu de bruit de ce côté ; il n’y a peut-être personne.

— Es-tu blessé ?

— Non ! la balle s’est amortie sur le canon de mon fusil.

— Fuyons ! ils vont nous tuer sans qu’on les voie, les damnés !