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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Je cherche Djos, ton mari, reprit la folle s’adressant à Noémie, si je le trouve je le garde, tu n’en as plus besoin, puisque tu prends ce grand maigre-échine-là. Djos ! c’est ça qui était un bon patriarche. Je l’ai bien connu dans l’ancien temps. Alors on l’appelait Joseph, et il avait un beau manteau qu’il prêtait aux dames trop frileuses. Mais tiens ! je m’aperçois bien que vous me dérangez, adieu ! bon jour, bon soir ! je m’en vais, tu t’en vas, il s’en va, nous nous en allons ; vous vous en allez, ils s’en vont… à la mort ! à l’échafaud !

Et elle sortit.

— Cette folle, remarqua Picounoc, elle a parfois des paroles lugubres.

Noémie avait des larmes dans les yeux.

— Je vais aller voir le bossu, continua Picounoc, et je vous jure de faire l’impossible pour le désarmer et vous le rendre un peu plus favorable.