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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Courage, dit le bossu, tu y arriveras.

— Eh bien ! c’est entendu, tu fais vendre la terre de suite, reprit Picounoc, il me tarde d’en avoir fini, s’il faut la prendre par la famine, réduisons-la !

— J’ai bien conduit la besogne, n’est-ce pas ? j’ai corrompu tous ses serviteurs.

— Tu les as tous jetés dans l’ivrognerie.

— C’est le plus sûr moyen de perdre un homme et de l’empêcher de travailler.

— Aussi, la terre est-elle dans un état pitoyable. Elle ne se vendra pas cher.

— Tant mieux pour toi ; quant à moi, je ne perdrai rien. Mais tu sais ?… l’autre affaire…

— Marguerite ?

— Oui, il faut que les deux mariages soient célébrés à la même messe. Je deviens ton gendre respectueux et dévoué ; tu te fais mon auguste beau-père.

— Mais si Marguerite refuse ?

— Il n’y a pas de si…

— Je m’en vais, dit la folle, excusez.

— Tu reviendras, Geneviève.

— Merci bien de la politesse, vous dites des