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PICOUNOC LE MAUDIT.

neviève, que vous revenez à votre bon temps, observa Noémie.

— Vous voulez dire au temps où je n’étais pas folle ? Défiez-vous de ceux qui sont trop fins.

La porte de la maison s’ouvrit tout-à-coup et un jeune homme entra. C’était Victor. Il courut à sa mère, l’embrassa avec effusion : C’est donc fini ! balbutia-t-il. Noémie, les yeux pleins de larmes, resta silencieuse.

— Ce n’est pas fini, interrompit la folle, ça commence.

— Tiens, Geneviève ! bonjour, dit le jeune avocat. Et toi Agnès tu es bien ?

— Aussi bien que possible.

— As-tu vu M. Saint-Pierre, mère ? demanda Victor d’une voix fort mal assurée.

— Oui, il m’a dit de ne pas perdre courage, et de ne le point mal juger, s’il avait acheté la terre.

— Le misérable ! murmura Victor.

Noémie, la folle et Agnès auraient vu la foudre tomber au milieu d’elles qu’elles n’eussent pas été plus surprises.

— Victor ! exclama la veuve.