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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Je pleurais ce matin… oh ! que j’étais loin de soupçonner toute la félicité que devait m’apporter le soir !

Le lendemain matin, Picounoc chantait en allant à la fenaison, et, quand il s’arrêtait pour aiguiser sa faulx, on aurait dit que la pierre faisait aussi chanter l’acier sonore. Tout riait dans la prairie. Le foin était plus embaumé, le soleil, plus brillant, le vent, plus frais. Oh ! que tout est beau dans la nature quand notre cœur est plein de joie ! Marguerite, en faisant le ménage, se surprenait à sourire, et, à tout instant les éclats joyeux de sa voix se mêlaient aux accents des petits oiseaux curieux juchés dans les peupliers. Victor et sa mère causaient ensemble des douleurs du passé, des surprises du présent et des joies de l’avenir.

Il fut décidé que les deux mariages auraient lieu le 15 d’Octobre et seraient célébrés à la même messe.

Victor revint à Québec plus joyeux qu’il n’en était parti. Il se remit au travail avec un zèle admirable, et la pensée de Marguerite l’aiguillonnait en embellissant ses jours.

Un soir, le bossu se présenta chez son ami