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PICOUNOC LE MAUDIT.

comme celles dont vous nous menacez, et qui garde son secret comme une arme mortelle, n’est pas un honnête homme, Monsieur ; et je ne veux pas avoir à rougir de mon mari !… Épuisée par cet effort, Marguerite, pâle, effrayée, se renferma dans sa chambre.

— Picounoc, dit le bossu, je m’en vais déclarer à Noémie tout le mal que tu lui as fait.

— Elle ne te croira point.

— Je saurai bien la convaincre, sois tranquille !

Et il partit. Il entra en effet chez la veuve Letellier, et lui dévoila toutes les infamies dont Picounoc s’était rendu coupable à son égard. Noémie l’écoutait bien paisiblement, le sourire sur les lèvres. Quand il eut fini, elle se leva, ouvrit le placage, prit un papier soigneusement plié dans une petite boîte et le lui remit.

— Lisez, dit-elle, c’est sa justification.

Le bossu lit avec stupeur l’acte de donation, le rendit et salua. En montant dans sa voiture, il se dit à lui-même demi-haut, demi-bas : Ce diable de Picounoc est plus fin que moi, s’il n’est pas plus canaille !