Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/113

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Pour se mettre à l’abri de leur perfide atteinte,
Cartier fait aussitôt élever une enceinte.

Du haut de leur rocher, les sauvages, surpris,
Considèrent d’abord d’un oeil plein de mépris
Ces menaçants travaux que les Pâles-Visages,
Sans leur consentement, élèvent sur leurs plages.
Mais à Donnacona vient un vieillard rusé :

― « Agouhanna, dit-il, les Blancs ont abusé
De ta bonté trop grande et de ta complaisance.
Nous les avons ici reçus sans défiance,
Croyant que vers nous tous ils venaient en amis.
Ne les redoutant pas, nous leur avons promis
D’être pour eux, toujours, des alliés fidèles.
Aujourd’hui les vois-tu, par des ruses nouvelles,
Devant nos propres yeux, et sans aucuns motifs,
Ardemment travailler à nous faire captifs,
Nous, les libres enfants de cette libre terre ?
Maintenant leurs projets ne sont plus un mystère...
Mais d’ici ces guerriers ne peuvent plus partir.
C’est à nous, vaillant chef, de les anéantir.

― « Je crois, répond le chef d’une voix indignée,
Que de ces hommes fiers ma race est dédaignée ;