Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/160

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Mais il ne faiblit pas dans sa longue infortune ;
Devant son maître il reste grand ;
C’était l’arbuste fier que l’orage importune,
Et qui se courbe en murmurant.
Ah ! souvent il a vu, dans un radieux rêve
Qui ranimait son cœur brisé,
S’avancer, tout semblable au soleil qui se lève,
Le drapeau blanc fleurdelisé !

Or, voici que le vent du midi, sur son aile,
Nous apporte d’étranges sons :
D’un triomphe sacré c’est la voix solennelle,
Après la clameur des canons.
Et des bruits merveilleux de combats, de conquête,
Font tressaillir, dans leur cercueil,
Les mânes des guerriers qu’un brillant jour de fête[1]
Rappelle au monde avec orgueil.

Ô France, après longtemps, sous le ciel d’Amérique
On revoit tes fiers étendards !
Devant tes escadrons, du superbe Mexique
Croulent soudain les hauts remparts !

  1. La bénédiction du monument des braves, près de Québec.