Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/166

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Plus loin, dans le passé, faut-il prendre les armes,
Nous quittons nos foyers, pleins d’amours et de larmes.
Chateauguay, c’est le but, c’est la gloire et l’orgueil !
Chateauguay n’est-il pas comme un voile de deuil
Dont nous avons couvert la grande république ?
Dites, ne fut-il pas la meilleure réplique
À ceux qui méprisaient notre antique valeur ?

Plus loin, dans l’autre siècle, en ces temps de douleur
Où ceux-là qui vivaient avaient tous souvenance
D’avoir vu, sur nos murs, le drapeau de la France
S’incliner tristement devant le Léopard,
Nous les fils des vieux Francs, dans ce même rempart
Qui couronne le front de notre illustre ville
Comme un bandeau royal ; nous qu’une haine vile
Avait calomniés et voués au mépris,
Nous nous fîmes soldats. Et le maître, surpris,
Nous dût, vous le savez, une insigne victoire.
Nous versions notre sang, il recueillait la gloire.
Qu’importe ? On nous disait : C’est le devoir, allez !
Et nous allions au feu, certains d’être criblés
Par les balles de plomb et l’ardente mitraille.

Il a peut-être droit, celui-là qui nous raille
De notre dévoûment parfois si mal payé.
Nous, Canadiens-français, nous avons étayé