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IV

Poussés par l’égoïsme ou l’espoir du succès,
De vieux enfants du sol, des Canadiens-français,
Restaient au premier rang de l’armée ennemie,
Quand devant eux, là-bas, la mitraille vomie
Par les mortiers anglais sur le temple sacré,
Broyait le mur bénit ou le frère exécré !

Les nôtres ripostaient hardiment. Leur défense
Était aux yeux des grands une damnable offense ;
Et l’anathème osait les buriner au front...

Les vieux troupiers rageaient. Ils pressentaient l’affront
D’un vain engagement, d’un échec ridicule.
Et voilà qu’en effet leur bataillon recule...
Coursiers, drapeau, canons, soldats, tout est chaos,
Tout fuit devant le feu de nos jeunes héros !
Quel espoir dans ton cœur, quel espoir et quel doute,
Ô Chénier ! à l’aspect de l’étrange déroute !