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REFLETS D’ANTAN


Le Dieu que nous chantons, disent les chœurs des anges,
De l’aurore au ponant est digne de louanges.
Il conseille, il ordonne, et des cieux entr’ouverts,
Les flots de son amour pleuvent sur l’univers.

Il pardonne au pécheur, donne la paix au juste,
Et fait de la vertu le bien le plus auguste.
Le vagabond nuage obéit à sa voix ;
Le tonnerre et le vent reconnaissent ses lois.
L’amour et la douceur rayonnent sur sa face,
Et devant sa beauté toute beauté s’efface.
Que tout genou fléchisse à son nom glorieux !
Que la terre le prie, et qu’on le chante aux cieux !

Pendant que les échos des célestes Portiques
Redisent des élus les sublimes cantiques,
Comme l’écho sylvestre, à l’approche du jour,
Répète des oiseaux les cantates d’amour,
Vers le Père éternel dont toute vie émane,
Un ange vient. Il pleure, et sa beauté se fane.
Son pied glisse, léger, sur les brillants rubis
Qui parsèment au ciel les merveilleux tapis.
Il replie, en marchant, ses ailes fatiguées.
De ses longs cheveux d’or les boucles prodiguées,