Page:LeMoine - Ornithologie du Canada, 1ère partie, 1861.djvu/8

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intelligences mères, telles que Cuvier, Buffon, Bonaparte, Agassiz, et même Audubon, appartiennent à cette antique race gauloise. Nommer ces flambeaux de l’esprit humain, c’est, ce semble, assez démontrer l’importance et la portée de l’histoire naturelle comme étude. Cette science est d’ailleurs si vaste, que chaque branche mériterait d’être traitée séparément.

Pour le quart d’heure, nous nous en tiendrons au département qui a le plus d’attrait pour la généralité des lecteurs, l’ornithologie ; ce département, nous le restreindrons encore à l’ornithologie de cette partie de l’Amérique qui nous est la plus chère, le Canada ; champ entièrement vierge où de nombreux épis n’attendent que le moissonneur.

« L’ornithologie des États-Unis, a dit avec raison Wilson, dévoile à nos regards les couleurs les plus séduisantes dans la chaîne des êtres, depuis l’oiseau-mouche aux ailes de trois pouces de long, où l’or, l’azur et la pourpre se disputent l’empire, jusqu’au condor au sombre plumage, avec une envergure de seize pieds, qui séjourne dans nos régions boréales ; elle nous fait connaître des milliers de chantres ailés qui, pour la variété, la mélodie et la douceur du ramage, n’ont de rivaux dans aucune autre partie du globe ; elle nous dévoile leur migration incessante, de la zone torride à la zone tempérée, du nord au sud, et vice versa, à la recherche de climats, d’aliments et de saisons convenables ; elle nous montre une si étonnante diversité d’allures, de formes, de facultés si uniformément héréditaires dans chaque espèce et si bien adaptées à ses besoins, que nous sommes saisis d’étonnement et d’admiration à la vue de la puissance, de la sagesse et de la bienfaisance du Créateur. Une étude si propre à redoubler nos jouissances à si peu de frais et à nous conduire, par un sentier émaillé