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AUTOUR DE LA MAISON

trop attachée à sa Dodo. Elle ne la cédera qu’à sa propre enfant, si jamais elle en a une !


VII


Sous le pommier aux « pommettes sucrées », un matin clair de juillet, à cheval sur la clôture du jardin, Toto, Marie et moi, nous avions décidé de célébrer solennellement la fête de Pierre. Allait-on faire une illumination aux lanternes chinoises ? Allait-on ramasser nos sous pour acheter un cadeau, une charrette à foin, ou un moulin à vent ?

Allait-on réunir nos amis, danser des rondes dans le parterre, « montrer » la lanterne magique, et demander à tante Estelle de nous faire au moins du sucre à la crème ?

« Le mieux, suggéra Toto, serait une belle séance “dramatique et musicale”, avec des costumes et des grands rôles. L’entrée serait d’un sou, et on s’achèterait ensuite des bonbons. » Les garçons par nature sont financiers et gourmands. Les filles sont plus généreuses. Marie protesta : « Maman ne voudra pas qu’on fasse payer nos amis. Un jour de fête, ce ne serait pas bien. » Toto, en y songeant, trouva la réflexion juste, mais il ajouta : « On demandera quand même de l’argent pour acheter des rafraîchissements, — parce qu’une fête sans manger »…