Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/21

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Quand un pêcheur péril en mer, les goélands et les courlis viennent siffler et battre de l'aile aux vitres de sa maison*.

A Gueltraz (île Saint-Gildas), près de Port-Blanc, on voit souvent débarquer des noyés qui viennent faire provision d'eau douce. Ils cheminent, silencieux, en une longue procession qu'une femme conduit. Quelquefois cependant on les entend chuchoter entre eux à voix basse. Mais de leur conversation on ne distingue jamais qu'un mot : ia !.. ia !... (oui !., oui !...)

La silhouette de leur navire s'aperçoit au loin, comme perdue dans les nuages.

qui demandenl la sépulture, désespérés d'être (depuis leur mort ballotés par les éléments » (Cambry, Voyage dans le Finistère, t. II, p. 253 ; cf.Verusmor, Voyage en Basse-Bretagne, p. 271 ; Sauvé, Mélusine, t. II, col. 254). a Les bonnes gens croient qu'une tempête ne peut cesser que quand les corps impurs et ies cadavres ont été vomis sur la côte » [district de Quimper]. (Cambry, Voyage dans le Finistère^ t. III, p. 48.) Le mugissement lointain de TOcéan, le sifflement des vents entendus dans la nuit sont la voix du noyé qui demande un tombeau (Cambry, Voyage dans le Finistère^ t. I, p. 72).

1. Quand des oiseaux noirs voltigent autour des navires des Terreneuvas, c'est signe qu'un matelot mourra. Les pétrels sont les âmes des capitaines méchants envers leur équipage ou des matelots morts en mer, et qui viennent implorer des prières (Sé-billol. Revue des traditions populaires^ t. XII, p. 394 ; cf. Sauvé, Mélusine, t. II, col. 254)..En Cornwall, on croit que les âmes des vieux marins se changent en albatros et en mouettes (M. A. Courtney, Cornish folklore, The Folklore Journal^ t. V, 189).