Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/62

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que possible un des os de Tindex, on le trempe dans le bénitier de Téglise, puis on Tenveloppe dans son mouchoir -de poche et on le garde sur soi jusqu'à ce que Ton se rencontre en tête à tête avec l'individu que Ton soupçonne d'avoir commis le meurtre. On lui demande, sans faire mine de rien :

— Est-ce que vous n'avez pas perdu quelque chose ? Lui, aussitôt, de chercher, de se tâter et, le plus

souvent, do répondre :

— Non, je ne crois pas... Qu'est-ce donc que vous avez trouvé ?

Alors, vous tirez votre mouchoir, vous dépaquetez l'objet et, le serrant dans votre poing fermé, vous dites :

— Tendez la main.

Lui, sans méfiance, il la tend et vous y déposez l'osselet.

Il ne l'a pas plus tôt reçu que — si c'est lui le meurtrier — il le rejette bien vite, en faisant une vilaine grimace et en criant :

— Damné sois-je !... C'est un charbon ardent {eur c'hlaouen tan) que vous m'avez passé là !...

El vous pouvez, en effet, constater qu'il a dans le creux de la main une grosse ampoule, comme si l'osselet du mort y avait imprimé la marque d'un fer rouge.

(Communiqué par Françoise Thomas. — Penvénan.)

Les sonneurs, qui sonnent le glas pour quelqu'un qui a péri de mort violente, sans qu'on ait pu décou-