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LXII

La pierre de salut


Ce jour-là, il y avait un grand repas à Kerbérennès, maison riche de la paroisse de Langoat. Le plus jeune des enfants étant encore en bas âge, on craignit que, par ses pleurs ou par ses cris, il ne gênât les convives ; on pria donc une des servantes de sortir avec lui et de l’amuser pendant toute la durée du repas. La fille qui fut chargée de ce soin ne trouva rien de mieux, pour distraire le poupon, que de se mettre à lancer des pierres dans une citerne vaste et profonde, située à l’un des angles de la cour.

Les pierres, en tombant, faisaient : plouff ! plouff ! Ce jeu égayait l’enfant ; la servante ne l’interrompit que lorsque les invités de Kerbérennès se furent levés de table.

On l’appela alors pour venir laver la vaisselle.

Elle était occupée à cette nouvelle besogne, quand tout à coup une grêle de cailloux s’abattit sur la façade de la maison. Il en pleuvait jusque dans l’intérieur de la cuisine, par la fenêtre et par l’ouverture de la porte.

La servante sursauta, tout interloquée.

Les cailloux rebondissaient sur les meubles, avec violence. Bon nombre d’assiettes volèrent en éclats