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ABRÉGÉ

sauvé. Quiconque se retirera dans la maison de Hakim, qu’il soit sauvé. » Elabbas ayant conduit le chef idolâtre au lieu indiqué, parut s’y arrêter sans dessein. A mesure que les Musulmans défilaient sous leurs yeux, il satisfaisait sa curiosité sans affectation. Lorsque la garde du prophète vint à passer, Abusofian apercevant des soldats hérissés de fer, dont l’œil farouche, la démarche fière inspiraient la terreur, demanda qui étaient ces guerriers. Ce sont, lui répondit Elabbas, les Mohagériens et les Ansariens qui accompagnent partout l’apôtre de Dieu. — « Le royaume du fils de ton frère est parvenu à un haut degré de puissance. — Telle est la majesté du caractère auguste d’apôtre. » À ces mots, il congédia Abusofian, qui, ayant fait aux idolâtres le rapport de ce qu’il avait vu, répandit parmi eux la consternation.

Mahomet ayant renvoyé Hakim et Bodaïl, disposa son armée de la manière suivante : Il donna un détachement à Zobaïr, avec ordre de gagner, par le chemin de Cada, les hauteurs qui dominent la Mecque. Il commanda à Saad de se rendre maître des collines que traverse le chemin de Coda. Ali, à la tête de la cavalerie, portant en main l’étendard de l’islamisme, devait s’arrêter sur le mont Hajoun, jusqu’au moment où Saad crierait ces mots menaçans : « Voici le jour de deuil et de carnage ; voici le jour où les lieux saints seront violés s’il est nécessaire[1]. » Khaled, commandant les confédérés, était chargé de descendre dans la plaine, et de marcher vers les murs de la ville. Mahomet se tenait à l’arrière-garde prêt à envoyer des ordres partout où le besoin l’exigerait. Tous les généraux avaient défense de combattre, à moins qu’ils ne fussent attaqués. Ces ordres donnés, les différens corps se mirent en mouvement. Zobaïr n’ayant point trouvé d’ennemis du côté des montagnes, arriva aux portes de la ville sans coup férir. Khaled éprouva de la résistance dans la plaine. Plu-


  1. Abul-Feda, page 106.