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DE LA VIE DE MAHOMET.

parcourent la mère et la terre, sous la protection de Dieu et de Mahomet, son prophète. Que les habitans de Syrie, de l’Yémen et des côtes maritimes qui commerceront avec eux, jouissent des mêmes priviléges. Si quelqu’un d’eux acquiert de nouvelles richesses, qu’il ne les préfère pas au salut de son âme. S’il fait des captifs, qu’il les traite avec humanité, leur accordant la nourriture et les secours dont ils auront besoin, et qu’ils promettront de payer lorsqu’ils seront devenus libres. » Les habitans d’Aïla ont gardé précieusement cet écrit, et le conservent encore de nos jours. Non content de cette faveur, le prophète fit présent aux citoyens d’Aïla du manteau[1] qu’il portait alors.

[2] Mahomet reçut favorablement les députés d’Adroh et de Jarha, villes situées sur les frontières de Syrie, et leur accorda la paix, à condition qu’ils lui paieraient un tribut de deux cents écus. Tous les petits souverains des environs qui refusèrent d’embrasser l’islamisme, devinrent ses tributaires. Ocaïder, prince chrétien de la tribu de Kenda, refusa de rendre hommage au conquérant. Fier du titre de roi de Doumat Elgendal, ville située à cinq


  1. Les sultans ottomans possèdent ce manteau. Mourad Khan, fils de Selim Khan qui régnait l’an neuf cent quatre-vingt-deux de l’hégire, la mille cinq cent soixante-quatorzième année de notre ère, fit faire une cassette d’or où il renferma cette relique précieuse. Les Turcs lui attribuent la prospérité de leur empire, le succès de leurs armes, et surtout la vertu de guérir tous les malades qui boivent de l’eau où on l’a trempée. Ahmed ben Joseph, Hist. gén.
  2. Ahmed ben Joseph. Abul-Feda, Jannab.