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LE CORAN.


28Ils ont vu la vérité qu’ils célaient ; quand ils reviendraient sur la terre, ils retourneraient à l’erreur. Leurs cœurs sont livrés au mensonge.

29Il n’y a point d’autre vie que celle dont nous jouissons ; nous ne ressusciterons point ; tel fut leur langage.

30Lorsqu’ils paraîtront devant l’Éternel, il leur demandera : N’est-ce pas là une véritable résurrection ? Elle est véritable, répondront-ils : nous en jurons par ta majesté sainte. Goûtez, ajoutera le Très-Haut, la peine de votre incrédulité.

31Ceux qui niaient la résurrection ne sont plus. La mort les surprit tout à coup, et ils s’écrièrent : Malheur à nous, pour avoir oublié ce moment fatal ! Ils porteront le fardeau de leurs crimes[1] ; malheureux fardeau !

32La vie humaine n’est qu’un jeu frivole ; une vie plus précieuse sera le partage de ceux qui craignent le Seigneur. Ne le comprendrez-vous pas ?

33Nous savons que leurs discours t’affligent. Ils ne t’accusent pas d’imposture ; mais les impies nient la doctrine divine.


  1. Lorsque l’infidèle sortira du tombeau, le mal qu’il aura fait pendant la vie s’offrira à ses yeux sous une forme horrible. A une figure hideuse, à un souffle empesté, ce monstre joindra l’outrage des discours. Épouvanté de son aspect : Quel est ton nom, lui demandera l’infidèle ? — Eh quoi, lui répondra le monstre, ma laideur t’effraie ! Reconnais ton ouvrage. Je suis le mal que tu as commis. Dans le monde je te portais ; tu vas me porter à ton tour. À ces mots, il montera sur ses épaules. Tous les êtres créés auront pour le coupable un aspect effrayant. Tous lui crieront : Anathème à l’ennemi de Dieu ! C’est toi que menaçait ce verset du Coran : ils porteront leur fardeau. Jahia.