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LE CORAN.


24Moïse leur puisa de l’eau ; et s’étant écarté sous l’ombrage, il s’écria : Seigneur, mon cœur soupirait après le bien que tu viens de m’offrir.

25Une des sœurs revint à lui, marchant avec décence, et lui dit : Mon père te demande. Il veut te récompenser du service que tu nous as rendu. Moïse[1] raconta son histoire au vieillard, qui lui dit : Ne crains rien, tu es échappé des mains des méchans.

26O mon père ! dit une des filles de Jetro : Prends cet homme à ton service. Il est robuste et fidèle ; il sera le meilleur de tes domestiques.

27Jetro dit à Moïse : Je te donnerai une de mes filles en mariage, à condition que tu me serviras pendant huit ans. Il dépendra de toi de rester deux ans de


  1. Lorsque Moïse arriva à la demeure de Jetro, que les Arabes nomment Chaïb, il trouva le dîner prêt. Assied-toi et mange avec nous, lui dit le vieillard. Je n’accepte point ton offre, lui répondit Moïse, comme le prix du service que j’ai rendu à tes filles. Il est une loi inviolable dans ma famille : on fait le bien sans en recevoir de récompense. Et moi, répliqua Jetro, j’ai pour coutume (et ce fut celle de mes pères) de bien accueillir mes hôtes, et de les nourrir. Gelaleddin.

    L’hospitalité est encore en honneur parmi les Turcs. Si un étranger se présente à l’heure du repas, on le fait asseoir, et il est traité comme les autres. On ne lui demande point d’où il vient, où il va, ce qu’il est ; questions accablantes pour les malheureux. C’est un homme qui se présente à l’heure du repas, on le reçoit comme s’il était de la famille, et en le traite avec la même bonté. Aussi ne voit-on point de mahométan déshonorer l’humanité, en exposant, au milieu des chemins et des rues, sa misère à ses semblables.