Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/152

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mande-lui de m’accompagner. Qu’il me serve d’appui. Qu’il atteste la vérité de mes paroles. Je crains qu’on ne me traite d’imposteur.

Aaron sera ton soutien, ajouta le Seigneur. Nous vous donnerons une puissance insigne. Les Égyptiens ne pourront égaler vos prodiges. Vous, et ceux qui vous suivront, serez vainqueurs.

Moïse dévoila aux Égyptiens notre doctrine sublime. Tout cela n’est que mensonge, s’écrièrent-ils : la tradition de nos pères ne nous offre rien de semblable.

Mon Dieu connaît, dit Moïse, ceux que la foi éclaire, et qui auront le paradis pour récompense. Certainement la félicité ne sera point le partage des méchans.

Seigneurs, dit Pharaon à ses courtisans, je ne pense pas que vous ayez d’autre Dieu que moi. Haman, prépare des briques, et qu’on bâtisse une tour[1] élevée, afin que je monte vers le Dieu de Moïse, quoique cet homme me semble un imposteur.

Le roi et ses troupes, livrés à l’orgueil, oublièrent la justice, et pensèrent qu’ils ne ressusciteraient point.

Nous saisîmes Pharaon et son armée, et nous les

  1. Les auteurs arabes racontent des fables sans nombre au sujet de cette tour. Cinquante mille ouvriers y travaillaient chaque jour. Lorsqu’elle fut très-élevée, Pharaon monta sur le sommet, et lança contre le ciel un trait qui retomba couvert de sang. Le roi se glorifia d’avoir tué le Dieu de Moïse ; mais Gabriel d’un coup d’aile renversa l’édifice qui écrasa une partie de son armée. Zamchascar.