Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/222

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Seigneur, dit-il, pardonne à ton serviteur ; accorde-moi le règne le plus florissant qui fût jamais. Tu es le bienfaiteur suprême.

Nous lui donnâmes l’empire des vents. Ils parcouraient la terre à sa volonté.

Des démons soumis à ses ordres élevaient des palais, et pêchaient des perles.

Il en tenait d’autres chargés de chaînes.

Nous lui dîmes : Jouis de nos bienfaits ; répands-les sans mesure ou les resserre à ton gré.

Comblé des biens terrestres, Salomon a été introduit dans le séjour éternel.

Célèbre Job, notre serviteur, lorsque, levant sa voix au ciel, il s’écria : Seigneur, le tentateur a rassemblé sur moi tous les maux.

Frappe la terre du pied, lui dit Dieu ; il en sortira une source d’eau propre à te purifier et à te désaltérer.

    de son empire. Il le confiait à une de ses femmes lorsqu’il entrait au bain. Un jour qu’il y était, un démon nommé Sacar prenant ses traits et sa ressemblance, vint demander l’anneau à celle qui en était dépositaire. Elle le remit entre ses mains. Il le prit, le jeta dans la mer, s’assit sur le trône du roi, et changea les lois par lesquelles il gouvernait les enfans d’Israël. Salomon, ayant inutilement cherché l’anneau qui était le gage de la durée de son empire, pensa que Dieu voulait le punir. Il sortit de son palais et se mit à parcourir la Judée en criant : Je suis Salomon ; mais ses sujets refusaient de le reconnaître. Il resta quarante jours dans cet état. Enfin ayant demandé de la nourriture à un pêcheur, il retrouva son anneau dans le ventre d’un poisson. Il rentra aussitôt dans ses droits, se saisit du démon Sacar, et le fit jeter chargé de chaînes dans le lac de Tiberiade. Ismaël ebn Ali raconte cette fable dans sa chronique.