Page:Le Coran - Traduction et choix de sourates par Edouard Montet, 1925.pdf/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un ou plusieurs versets, sans s’en douter, comme il est arrivé et il arrive à nos meilleurs prosateurs d’écrire un alexandrin, sans y prendre garde.

Les révélations du Coran, qui revêtent une forme poétique, sont rédigées en une prose rythmée et rimée. Elle rappelle ce que les Arabes appellent le sadj’, terme technique tiré d’un mot qui signifie roucoulement, murmure uniforme, et qui désigne la prose cadencée et rimée, qui paraît avoir été le point de départ du riche développement de la poésie arabe.

Dans la prose poétique du Coran, les membres de phrase sont courts et terminés par des rimes libres.

Les rimes que l’on rencontre le plus souvent dans le Coran sont surtout în et oûn, puis îm, âd, âr, etc. ; on trouve plus rarement â.

La rime consiste aussi en syllabes fermées, c’est-à-dire terminées par une consonne non vocalisée, précédée d’une voyelle brève : koum, houm, ar, it, our, etc. La rime en a bref est plus rare[1].

Il y a trois sourates à refrain : 54, 55, 57.

  1. Voy. la liste très complète des rimes coraniques dans l’ouvrage cité de Vollers, p. 55 ss.