Page:Le Coran - Traduction et choix de sourates par Edouard Montet, 1925.pdf/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

87. « Ô mes fils ! Allez et cherchez des nouvelles de Joseph et de son frère, et ne désespérez pas de la grâce de Dieu. » Il n’y a que les infidèles qui désespèrent de la grâce d’Allâh.

88. Et lorsque (les frères) furent introduits auprès de (Joseph), ils dirent : « Ô Azîz ! La détresse nous a frappés, nous et notre famille, et nous ne sommes venus qu’avec une somme modique. (Mais) remplis-nous la mesure (de blé), et exerce envers nous la bienfaisance. Car Dieu rétribue ceux qui pratiquent la charité. »

89. (Joseph) leur dit : « Est-ce que vous savez ce que vous avez fait à Joseph et à son frère, lorsque vous étiez dans l’ignorance[1] ? »

90. (Les frères)[2] dirent : « Est-ce que tu es vraiment Joseph ! » Et (Joseph) dit : « Je suis Jo-

    Jacob. Quant à la seconde, elle signifie que dans la pensée du père, Joseph est encore vivant. Même tradition dans le Judaïsme.

  1. Le Coran emploie ici le mot qui désigne spécialement l’état d’ignorance des Arabes païens avant l’Islam. Comme on le voit, en lisant cette sourate, le Prophète ne cesse de projeter en quelque sorte dans le passé patriarcal d’Israël les conditions mêmes de la vie spirituelle arabe à l’époque de la réforme islamique. De là l’emploi dans tout le récit du nom d’Allâh, que nous traduisons par Dieu, toutes les fois qu’un enfant d’Israël prend la parole.
  2. Les frères, en entendant le haut personnage égyptien, devant lequel ils comparaissent, parler de Joseph, ne doutent pas un instant qu’il ne soit lui-même Joseph.