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l’ordre sur ce terrain sacré. Le Calife seul pouvait prononcer.

D’après la tradition musulmane, une commission fut nommée par le Calife pour résoudre la difficulté. Elle fut formée de Zéïd et de trois Koreichites éminents : ’Abdallâh ben ez-Zoubaïr, Sa’îd ben el-’As, et ’Abderrahmân ben el-Harîth.

C’est à ces personnages que serait due la copie, qui fit règle désormais, du texte coranique[1].

Quant aux éditions antérieures elles auraient été détruites. Ces faits se seraient passés l’an 30 de l’Hégire (650) ; ils ont eu lieu en tout cas avant la mort d’Othmân (35 H., 655 E. C.).

  1. La célèbre bibliothèque de l’Université musulmane de Fez (Karaouïne, ou plus exactement Elqarouiyin), qui avait été fondée par le grand sultan mérinide Yaqoub ben ’Abdelhâqq en 1284, passe pour avoir possédé autrefois, lorsque le roi de Castille Sanche IV envoya au sultan Yaqoub treize charges de chameaux de manuscrits arabes, provenant d’Espagne, un des trois exemplaires du Coran, copiés de la main même d’Othmân (Voy. Roudh el Kartas, trad. Beaunier, Paris, 1860, p. 525. Comp. H. Guillard, Une ville de l’Islam : Fès, Paris, 1905, p. 53 s.). Cette bibliothèque célèbre a été malheureusement dilapidée et il n’en reste plus aujourd’hui que des débris intéressants toutefois (voy. le Catalogue arabe qui en a été publié à Fez en 1918). Nous avons pu, pendant le séjour que nous avons fait à Fez en 1914, confirmer par nos recherches tous ces renseignements.