Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/239

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lités qui accordent cependant à la conscience des déterminations d’agir, indépendantes de l’état du cerveau ; à côté du mécanisme il y a quelque chose qui, malgré tout, est indépendant du mécanisme, et qui tourne les robinets de mise en train. L’équivalence mécanique de ces actes matériels est si faible qu’elle est difficile à mettre en évidence ; de même, lorsqu’on étudie le rendement d’une locomotive, on ne tient pas compte de l’effort du mécanicien qui actionne la machine, et cependant, cet effort existe et est mesurable ; mais il se passe en dehors de la machine même, tandis que, dans la machine humaine, les mécanismes de mise en train font partie de la machine comme tous les autres rouages. Si les spiritualistes admettent cela, ils sont monistes, et je ne vois pas par quelle nuance ils diffèrent des autres ; mais je crains bien qu’ils n’arrivent, par une souplesse d’esprit dont je suis incapable, à accorder le déterminisme le plus rigoureux avec la liberté absolue des mises en train. C’est ce que fit, avec sa bonne humeur habituelle, M. l’abbé Naudet, dans une conférence contradictoire où nous parlâmes l’un et l’autre. Il me dit, en substance, que les miracles ne sont pas en contradiction avec le déterminisme, et voici l’exemple qu’il me donna :

« Un homme dort sur le bas port à l’ombre d’un pont ; une grosse pierre se détache à quelques mètres de hauteur, juste au-dessus de la tête