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objet du microscope, un anthérozoïde de fougère ; cet anthérozoïde décrit des courbes capricieuses dans le liquide ; nous ne connaissons pas, dans le détail, les agents tant chimiques que physiques, qui interviennent dans la détermination de ce mouvement ; mais si le liquide est aussi homogène que possible, l’éclairement aussi diffus que possible[1], il n’y aura aucune raison pour que le mobile ne traverse pas tout le liquide dans sa course sinueuse. Si nous constations après une longue observation qu’une région bien délimitée du liquide a été respectée par le mouvement de l’anthérozoïde, nous en conclurions qu’il y a une raison à cela, et nous serions sur la trace de la découverte d’une loi particulière du phénomène observé. Supposons que cela n’ait pas lieu, et introduisons dans le liquide, non plus un seul, mais quelques centaines d’anthérozoïdes tous semblables ; puis nous regarderons le centre de la préparation au moyen d’un microscope dans le champ duquel un réticule dessinera de petits carrés égaux. Si, par hasard (c’est-à-dire pour une cause inconnue), l’un des petits carrés est toujours

  1. Je dis : « aussi homogène que possible, aussi diffus que possible », mais cela ne veut pas dire absolument homogène, sans cela, il n’y aurait pas de mouvement, puisque le mouvement est dû à l’hétérogénéité ; seulement, les hétérogénéités varient sans cesse, dans tous les points, sans loi manifestée par la prépondérance d’une région sur une autre. (Voy. mon Traité de Biologie, chap. ier.)