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de musée dans leur ville natale. Or, n’était le cadeau du roi de Bavière, on chercherait vainement ici même l’embryon d’un pareil musée. De cet homme qui a tant écrit — presque autant écrit qu’agi — et dont on ne consulte pas encore sans profit les Origines gauloises et les Recherches sur les antiquités des Bretons, sa ville natale ne possède qu’un roman catalan et un recueil de redondillas où se lisent quelques notes marginales de sa main. Carnavalet est mieux partagé : il a l’épée et des lettres du premier grenadier de France. Et la Bibliothèque Nationale, l’Arsenal détiennent la collection complète de ses ouvrages.

Mais y a-t-il seulement, à l’hôtel de ville de Carhaix, un exemplaire des Origines ou des Recherches ? À diverses reprises on annonça la publication des Mémoires de La Tour d’Auvergne. Ces Mémoires existent-ils ? Sont-ils la propriété de la famille du Pontavice ? Si Carhaix avait un musée La Tour d’Auvergne, comme Domrémy un musée Jeanne d’Arc, Dieppe un musée Saint-Saëns, Arles un musée Mistral, Paris un musée Victor Hugo, ces Mémoires lui eussent fait retour, tandis qu’ils iront vraisemblablement à la Bibliothèque Nationale ou dans les collections particulières de quelque riche amateur[1]

  1. Je lis dans le Fureteur breton de janvier 1907 : « M. Le Sauz, charron à Carhaix, possède un manuscrit de La Tour d’Auvergne écrit en espagnol. » Qu’est-ce exactement que ce manuscrit ? Il vaudrait la peine qu’on le vérifiât.