Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/199

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les fabricants de conserves élargissaient la « capacité de production » de leurs usines.

Les inscrits, malheureusement, sont hostiles au régime de la liberté des engins, et le ministre de la marine, qui leur donne tort à la tribune, hésite à passer outre dans la pratique, pour ne point s’aliéner une clientèle électorale de cette importance.

Nous voilà au rouet, semble-t-il. Patience ! On ne veut pas de la solution précédente : la suivante sera peut-être mieux accueillie.

« Pour conjurer les effets désastreux de certains chômages, m’écrivait dernièrement M. de Thézac, il faudrait que le pêcheur breton eût deux cordes à son arc : la pêche et la culture. Il faut créer le « Bien du Pêcheur ». Il faut doter le brave homme du petit bout de terre qui lui procurera des ressources supplémentaires et lui « profitera » en le distrayant. Grosse méprise de croire que le pêcheur est rebelle à l’idée de culture ! Seulement, pour qu’il s’intéresse à la terre, il faut qu’il y ait une maison dessus. En un mot, le « Jardin du pêcheur » est une utopie : le « Bien du pêcheur » — à savoir un lopin de terre et une maison — est au contraire la réalisation du plus cher de ses vœux… »

À l’appui de sa thèse, mon correspondant aurait pu citer le cas, éminemment significatif, des brugards du Cap Sizun, dont beaucoup sont fermiers ou propriétaires-exploitants en même temps que pêcheurs.

« Hors les rares exemples d’ivrognerie invétérée, dit M. Théodore Le Gall, ces pêcheurs-agriculteurs sont très à l’aise et demeurent toujours à couvert —