Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/227

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Traqués par Édouard, à cause de l’opposition qu’ils lui avaient faite lors de son avènement au trône, les bardes eurent grand’peine à maintenir dans l’ombre leur vieille organisation. Des temps meilleurs luirent enfin pour eux ; les Eisteddfoddau furent autorisées par le gouvernement et, à partir de 1819, elles ne cessèrent plus de se tenir, une fois l’an, sur un point quelconque de la principauté.

C’était, cette fois, au tour de Cardiff.

Le choix de la ville n’était peut-être pas très heureux. Cardiff fait bien partie géographiquement de la région galloise. Mais, comme toutes les grandes villes qui se sont développées tardivement, elle n’a qu’une personnalité mal définie et flottante.

Les fêtes devaient quelque peu s’en ressentir. Nos Bretons de France, qui y assistaient au nombre d’une vingtaine[1], si on ne les eût point avertis, se seraient crus toujours en pays anglais. Bien différente eût été l’impression, si l’Eisteddfodd se fût tenue dans la Galles du Nord, à Caernarvon, à Llanduno, par exemple, qui ont gardé leur forte empreinte originelle. Le sentiment nationaliste est extrêmement déve-

  1. Burinons ici les noms de ces héros : MM. de l’Estourbeillon, Le Gonidec de Traissan et Riou, députés ; M. Bourgault-Ducoudray, professeur au Conservatoire de musique de Paris ; M. Cadic, professeur à l’Université de Dublin ; MM. Cloarec, Corfec, Léon Durocher, René Grivart, Hamonic, Jaffrennou, Le Braz, Le Fustec, M. et Me Le Goffic, MM. Lionel Radiguet, de Saint-Meleuc, Vallée, plus nos sonneurs et quelques journalistes : MM. Oscar Havard, Cavalier, Rémy Saint-Maurice. Duhamel de Balzac, etc.